Sorti le 8 janvier, le film qui retrace le destin d’Yves Saint Laurent fait déjà couler beaucoup d’encre. Malgré une incroyable interprétation de Pierre Niney, le long métrage laisse pourtant un goût d’amertume une fois les 2 heures écoulées. Explications.
Raconté par Pierre Bergé, le grand amour d’Yves Saint Laurent, le film passe en revue la vie tumultueuse de ce dernier. Artiste de génie au talent reconnu dès ses plus jeunes années (il n’a que 19 ans lorsqu’il rejoint la maison Dior), il doit également faire face à ses terribles démons intérieurs. C’est d’ailleurs l’essentiel de ce qui est mis en avant ici. Oubliez tout ce vous pensiez connaître de la mode paillettes! Yves Saint Laurent le film, nous plonge dès les premières minutes dans les déboires d’un jeune prodige certes mais rongé par des démons qui ne feront que s’accroître avec le temps. La vie de cet alcoolique maniaco dépressif ne se résumerait en effet qu’à des excès en tout genre: drogues, tromperies, soirées trop arrosées et tendances sado-maso, le ton est donné. Mais où est donc passé l’artiste ? Certes les scènes de défilés, accompagnées uniquement de quelques notes de piano, sont sublimes et magnifiquement filmées, mais quelles sont rares! Et que dire de ces découvertes révolutionnaires pour les femmes carrément passées à la trappe: le caban, le trench-coat et la saharienne sont tombées dans l’oubli au profit de la sodomie et de la défonce. Les acteurs sont pourtant géniaux, Pierre Niney, quoiqu’un tantinet trop maniéré à mon sens, est stupéfiant. Mention spéciale aussi à Guillaume Gallienne tout simplement bluffant et une Charlotte Le bon qui a définitivement laissé de côté son passé de miss météo.
Amoureux d’Yves Saint Laurent, pour sa mode et son talent, méfiez-vous. Le film met l’accent sur sa descente aux enfers, ses mauvaises fréquentations et son côté noir. Mais finalement n’est-ce pas là la triste vérité, l’artiste ne peut-il être artiste sans être complètement torturé ? Le génie ne trouve t-il son inspiration que dans la souffrance et dans l’excès ? A méditer…